Les surfaces de céréales d’hiver encore revues à la baisse

Agreste, le service de la statistique du ministère de l’Agriculture, informe qu’au 1er février 2024, les surfaces de céréales d’hiver pour la récolte de 2024 sont estimées à 6,2 millions d’hectares. C’est moins que les premières évaluations du début de décembre 2023.

Elles sont ainsi en baisse de 500 000 ha (–7, 5 %) comparativement aux semis d’hiver de 2022. Cela s’explique par des intempéries qui ont largement perturbé les travaux des champs. « L’excès d’eau impliquera des retournements de parcelles et des reports de semis au profit des cultures de printemps », fait d’ailleurs savoir le ministère.

Façade ouest très touchée

Les surfaces de blé tendre, estimées à 4,36 millions d’hectares, diminuent de 7,7 % par rapport à 2023 et de 7,5 % par rapport à la moyenne de 2019 à 2023. « Après 2020, où les intempéries avaient également conduit à une chute des semis de céréales d’hiver, les surfaces de blé tendre d’hiver sont les plus faibles depuis 30 ans. Elles sont notamment inférieures à celles de 2001 (mauvais temps), et celles de 2003 (gel hivernal) », précise notamment le ministère dans Agreste grandes cultures parue le 13 février 2024.

L’ensemble des régions est concerné par la baisse des surfaces de blé tendre d’hiver, et plus particulièrement celles de la façade ouest du pays : –20,4 % par rapport à 2023 dans les Pays de la Loire, –3 % en Nouvelle-Aquitaine (soit environ –70 000 ha chacune) et –11,9 % en Bretagne (–35 000 ha). Les trois premières régions productrices ont aussi souffert des mauvaises conditions météorologiques de l’automne : les surfaces diminuent ainsi de 8 % dans les Hauts-de-France, 2,1 % dans le Grand Est et 5,3 % dans le Centre-Val de Loire.

Forte baisse en blé dur

Les surfaces de blé dur d’hiver sont, quant à elles, estimées à 210 000 hectares. Elles sont en baisse de 8,3 % par rapport à 2023 et de 13,7 % par rapport à la moyenne de 2019 à 2023. Elles diminuent pour la troisième année consécutive et suivent une tendance baissière depuis 2010.

Toutefois, la situation est contrastée selon les régions. En Paca, les surfaces sont proches de 2023 (–0,8 %) et de la moyenne de 2019 à 2023 (+1,7 %). Dans le Centre-Val de Loire, elles sont proches de 2023 (+0,2 %) mais diminuent nettement par rapport à la moyenne de 2019 à 2023 (–13,7 %). En Occitanie, elles diminuent par rapport à 2023 (–8,2 %) et par rapport à la moyenne de 2019 à 2023 (– 9,2 %).

Orge, triticale, avoine et seigle aussi

La sole d’orge d’hiver est pour sa part estimée à 1,3 million d’hectares et diminue de 6,6 % par rapport à 2023. Elle reste toutefois proche de la moyenne de 2019 à 2023 (+0,2 %). Les surfaces sont notamment révisées à la baisse dans le Centre-Val de Loire et le Grand Est, où elles perdent respectivement de 5,5 % et 7,1 % par rapport à 2023.

Les surfaces de triticale sont estimées à 299 000 ha, en baisse de 8 % par rapport à 2023. De la même manière que le blé tendre, elles diminuent davantage dans l’ouest du pays. Les soles d’avoine d’hiver et de seigle perdent respectivement de 8,6 % et 5,5 % par rapport à 2023.

1,34 million d’hectare de colza

La sole de colza d’hiver, révisée à la baisse, demeure en revanche proche de celle de 2023 (–0,6 %) et en nette hausse par rapport à la moyenne de 2019 à 2023 (+15,8 %). Elles sont désormais estimées par Agreste à 1,34 million d’hectares.

« Elles sont notamment en légère baisse par rapport à 2023 dans le Centre-Val de Loire (–1,4 %) et davantage dans les Hauts-de-France (–5,9 %). En revanche, elles sont en hausse dans le Grand Est (+5,9 %) et en Bourgogne-Franche-Comté (+5,9 %). Elles augmentent par rapport à la moyenne de 2019 à 2023 dans toutes les régions », souligne le ministère de l’Agriculture.